- Avant de lire ce post, je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous. Elle est en anglais mais sous-titrée en français.
Cette vidéo est arrivée dans mon fil d'actualité YouTube alors que je regardais le TED Talk de Max Strom "There's no app for happiness" en prélude au workshop que j'allais suivre avec lui. Le titre m'a sauté aux yeux et j'ai cliqué sur la vidéo par curiosité. Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre que la personne qu'elle devait réellement épouser, c'était elle-même et cela m'a rappelé ce long travail sur moi-même entamé à l'aube de mes 30 ans, quand, en pleine crise, au bord de la dépression, j'ai commencé à comprendre qu'il fallait que je change quelque chose dans ma vie. Vous avez certainement déjà entendu ou lu cette petite phrase qui dit "Si vous voulez un résultat différent, il faut faire les choses différemment." et je ne peux pas être plus d'accord! Après avoir répété les mêmes erreurs dans ma vie professionnelle (10 jobs différents en 10 ans, ça ne sent pas un peu mauvais?) et les relations sans avenir (même si elles ne semblaient pas l'être), j'ai compris que si je voulais que ma vie change, il serait temps de me poser les bonnes questions.
Je ne le savais pas encore mais je venais de partir à la recherche de moi-même.
Alors j'ai pris le taureau par les cornes (euh, le problème de face!) et j'ai commencé à réfléchir sur tout ce qui n'allait pas
dans ma vie et pourquoi cela n'allait pas. Ce travail n'est pas simple, il nous demande de nous regarder dans un miroir sans la moindre trace de maquillage, sans plus porter de masque ni même un simple voile. Il faut oser se mettre à nu, aller au fond de soi chercher les réponses.
Ce processus est douloureux. Difficile. Mais il permet de grandir, d'évoluer. On peut dire que c'est là que j'ai commencé à méditer. A aller chercher en moi ce que je ne pouvais pas trouver à l'extérieur de moi. Mon travail de secrétaire ne me plaisait pas vraiment, j'enchaînais les intérims en espérant trouver un endroit où j'allais pouvoir m'intégrer, où j'allais pouvoir faire quelque chose de bien, d'intéressant. Ma vie sentimentale n'allait pas beaucoup mieux. Après deux ruptures très douloureuses et une qui s'imposait dans une relation qui ne m'apportait rien mais qui rendait mes parents heureux (car ils pensaient que je serais en sécurité financièrement), je n'ai rien trouvé de mieux que de craquer sur un homme en pleine rupture et donc pas libre dans sa tête et ... un homme marié! Pour quelqu'un qui souhaite s'engager dans une relation de longue durée, c'est non seulement plutôt paradoxal mais plutôt mal parti, vous ne trouvez pas? Et quand en plus, le fameux cap des 30 ans arrive, il y a de quoi se remettre sérieusement en question!
Professionnellement, il m'a fallu encore du temps pour trouver ma voie, mais dans ma vie privée, j'ai compris assez rapidement que ce que je pensais être un désir n'était en fait que le reflet de l'image que la société me renvoyait. Je m'explique. Tout comme le dit Terry McMillan, quand on a 16, 18 ou 20 ans ... le bonheur, c'est simple : on rencontre un garçon (ou une fille!), on tombe amoureux, on se marie et on fait un bébé. Et voilà, le tour est joué! Si seulement c'était le cas ... . Peut-être que ça l'est pour certains mais ça ne l'a pas été pour Terry McMillan. Et pour moi non plus. Comme beaucoup de jeunes filles, j'ai cru que le premier homme avec lequel je ferais l'amour serait mon mari et le père de mes enfants. Je me souviens très bien qu'il voulait des enfants (à 16 ans) et je me disais que ce serait simple avec lui puisqu'il en voulait et que tous les magazines féminins que je lisais adolescente disaient que les hommes avaient peur de s'engager et encore plus de devenir pères. Là, je n'avais même pas besoin de le convaincre, il était partant. Mais je n'ai pas pensé un seul instant qu'il ne veuille pas faire un enfant avec moi. En fait, il était probablement aussi perdu que moi, même si c'était pour des raisons différentes et, avec le recul, je me dis que son désir d'enfant était là pour combler un manque, un vide. Alors que le mien était simplement un désir d'être aimée. Heureusement, la nature a bien fait les choses car nos deux quêtes étant inconciliables, on aurait probablement divorcé avant même la naissance du bébé et je me serais retrouvée mère célibataire à 20 ans avec tout ce que cela implique.Mais ceci est une tout autre histoire!
C'est à cette époque que j'ai commencé à me réconcilier avec moi-même, avec mon physique. Auparavant, même si je savais que je n'étais pas "moche", je ne me trouvais pas forcément belle. Je voyais toujours l'adolescente "trop grande", avec des lunettes et une bonne vingtaine de kilos en trop, à qui ses parents lui disent qu'elle est la plus belle et qui sait pertinemment que ce n'est pas le cas... . Ce n'était donc pas que je n'avais pas reçu d'amour mais plutôt que je n'avais pas l'impression d'être à la hauteur de cet amour et j'ai fini par comprendre que mes relations avec les hommes étaient à l'image de ma relation avec moi-même : tiède. Sans en être consciente, je choisissais des hommes qui n'allaient pas m'aimer ni me respecter puisque je ne m'aimais pas et ne me respectais pas vraiment. J'ai mis plusieurs années à assimiler cela et à rencontrer un homme qui allait m'apporter le respect et l'amour que j'estime mériter. Pendant cette période, je suis restée célibataire. Pas par envie mais parce que je n'étais pas en état de rencontrer quelqu'un et même si ce n'était pas très drôle, c'était nécessaire, donc je ne le regrette pas car quand j'ai entamé cette relation (qui, au moment où j'écris ces lignes, m'apporte toujours autant de bonheur), je savais ce que je voulais et pas juste ce que je ne voulais pas. C'est souvent le problème, on sait ce que l'on ne veut pas mais on ne sait pas ce que l'on veut!
Tant que nous cherchons que quelque chose pour combler un vide, un manque, tant que nous ne sommes pas heureux avec nous-mêmes, nous ne pouvons pas être heureux avec quelqu'un d'autre.
Forte de cette expérience, j'ai commencé à appliquer ce que j'avais fait dans ma vie privée à ma vie professionnelle et c'est là que j'ai compris pourquoi mon métier de secrétaire ne m'avait jamais satisfaite. Quand, lors de mes entretiens d'embauche, on me demandait ce que je pensais pouvoir apporter à l'entreprise, ma réponse, au début, était "rendre service" car je ne voyais pas comment formuler autrement ce que je ressentais par rapport à un travail de secrétaire ou d'assistante personnelle. Ce que je voulais vraiment dire c'était "être utile". mais je ne pouvais évidemment pas répondre cela. Il m'a vite semblé évident que "rendre service" n'était pas la meilleure chose à dire lors d'un entretien d'embauche si je ne voulais pas me faire exploiter. Je ne sais plus ce que je disais après, mais c'était probablement une formule passe-partout qui, non seulement avait l'avantage d'être crédible mais aussi de ne pas être "catégorisée" dès le départ. Et au fond, ce n'est pas un hasard si je ne m'en souviens pas puisque c'est "rendre service" qui était important.Et c'est donc de là que je suis partie pour évoluer, pour avancer sur mon propre chemin, et surtout, pour me trouver.
Mon "métier" m'a donné confiance en moi, en mes capacités, il me permet de m'épanouir en faisant quelque chose de bien. Je rends service à ceux et celles qui pratiquent mes cours, qui me font confiance pour leur bien-être, et à mon petit niveau, avec ma toute petite expérience, j'essaie de faire le bien autour de moi, d'apporter un peu de détente, de bien-être et de sourires à tout ceux qui en ont besoin. Et j'ai juste envie de persévérer dans cette voie car je sais que c'est la mienne. Je n'ai pas fini de me remettre en question car la vie est une remise en question perpétuelle mais si je suis heureuse aujourd'hui, ce n'est pas parce que j'ai un métier qui me plait, ni même parce que j'ai un homme merveilleux à mes côtés ou que je gagne ma vie en faisant ce que j'aime. Ce sont d'énormes bonus mais avant toute chose, je suis heureuse avec moi-même, j'aime la personne que je suis devenue et je sais que la vie continue à me mener là où elle doit me mener, car je lui fais confiance, comme je me fais confiance.
Mais surtout, je me respecte, je respecte mes limites, mon corps et je m'efforce aussi, dans ma démarche qui consiste à prendre soin des autres, à prendre soin de moi car sans cela, je ne pourrai plus prendre soin des autres, ni apporter quelque chose aux personnes qui me suivent ni aux personnes que j'aime. Et étrangement, tout le reste coule de source. Ma réconciliation avec moi-même est probablement l'une des meilleures choses que j'aie pu faire pour moi et j'espère que cet article vous donnera envie d'en faire de même et (ré)apprendre à vous aimer.