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La Méditation est vitale!


Hier soir, j'ai lu un article de Pema Chödrön qui nous dit que la méditation est vitale et que si notre monde ne va pas bien aujourd'hui, c'est entre autres car nous ne méditons pas assez.

Et je suis d'accord avec elle.

Oui, la méditation peut être un processus difficile, mais elle est vitale. Je suis d'ailleurs convaincue que nous serions tous en meilleure santé si nous prenions au moins 10 minutes par jour pour méditer. Plus encore les jours où nous sommes vraiment stressés.

La semaine qui vient de s'écouler a été difficile pour moi physiquement parlant car j'ai besoin de beaucoup d'heures de sommeil de manière générale et encore plus à certains moments.

Après 2 semaines à subir la démolition des garages en face de chez moi, puis de l'évacuation des débris et du bruit incessant entre 7h et 18h voire plus tard, pour moi qui aime le silence, qui ai besoin de silence, j'ai vraiment beaucoup souffert de ces pollutions sonores et ma pratique de méditation quotidienne en a souffert car impossible de méditer correctement en journée simplement parce que je ne supportais plus de ne pas pouvoir trouver le silence. Certains diront que je n'ai pas un degré de spiritualité suffisamment élevé si je n'arrive pas à passer au-delà du bruit des pelleteuses et du marteau piqueur géant.

Peut-être.

Je peux vous dire que les trois premiers jours, j'ai pris les choses avec philosophie en me disant que mes cours ne seraient pas trop impactés puisque la majorité ont lieu le soir ou le week-end mais après plusieurs nuits écourtées et des après midi entières à essayer d'entendre clairement ce qui se disait dans la vidéo que je regardais pour essayer de me détendre avec les écouteurs et le son à fond, je peux vous dire que le bruit use et fatigue. A un autre niveau, le bruit constant perturbe les ondes qui nous entourent et là où il y avait harmonie, il y a des fausses notes. La ou il y avait un équilibre, il y a désaccord. Et la ou il y avait déséquilibre, c'est le chaos.

Je cultive l'harmonie chez moi bien que je vive en ville, à proximité des transports en commun (je ne sais pas conduire) mais aussi à proximité d'un grand parc qui est ce qu'il reste aujourd'hui d'un domaine féodal. (Parc qui, cela dit en passant, doit contribuer à l'équilibre énergétique du quartier bien qu'il doit aussi être très "chargé" vu qu'il existe depuis des centaines d'années).

Mais même en cultivant l'harmonie, il est arrivé un moment où la pollution sonore à fini par créer quelques fausses notes et je suis heureuse que cela n'ait pas duré plus de 3 semaines car même en étant consciente du processus, même en sachant qu'il fallait entretenir l'harmonie, mon énergie allant en diminuant, il me devenait de plus en plus difficile de maintenir cette harmonie. C'est véritablement un cercle vicieux, un enchaînement difficile à enrayer.

Je ne vous dis pas, quand ils sont partis avec leur machines, le silence retrouvé avait une saveur incroyable!

Mais ma pratique de méditation en a énormément souffert car mon corps me demandait le sommeil qu'il n'aurait pas le lendemain matin et donc je me couchais chaque soir avec une seule priorité : dormir.

Je pensais donc que j'allais retrouver un équilibre rapidement mais malgré le retour du silence, je n'avais clairement pas récupéré et au fur et à mesure que la semaine avançait, je me sentais de moins en moins bien ... la grisaille de cette fin de mois de mai a fini par m'atteindre aussi. Je suis arrivée le vendredi littéralement épuisée, sans énergie, sans envie de sortir de mon lit pour aller donner cours car je savais que je n'aurais pas grand chose à donner. Mais j'y suis allée et une fois arrivée sur place, j'ai vu encore pire que moi : des yeux rougis de fatigue, des visages pâles et tirés, des personnes qui avaient travaillé toute la nuit pour terminer un travail supposément urgent.

Au nom de quoi peut-on exiger d'un être humain qu'il travaille 12h d'affilée, qu'il passe la nuit sur un dossier?

Si vous êtes médecin, infirmière, secouriste, urgentiste, pompier, ambulancier, que des vies dépendent de vous, oui, c'est compréhensible. Sinon rien à mon sens ne peut justifier cette nouvelle forme d'esclavagisme. Quand vous signez un contrat de travail, des horaires sont mentionnés et même si on vous promet qu'il y aura très peu d'heures supplémentaires, rien que les mots "très peu d'heures supplémentaires" et "résistant au stress" doivent déclencher en vous les signaux d'alarme.

J'ai connu, à une époque révolue de ma vie, des avocats travaillant 14h par jour pour montrer qu'ils étaient dignes de devenir collaborateurs, des architectes passant la nuit sur un projet à terminer urgemment. Mais qu'est-ce qui est prioritaire sur votre sommeil, sur votre bien-être général, sur votre santé, sur les gens que vous aimez?

Certains me répondront l'argent.

D'autres me diront qu'il y a des délais à respecter dans la vie et que c'est comme ça sinon on ne ferait rien. Oui, mais il y a délais et délais. Moi je pense qu'il y a des priorités.

De nos jours, on a tendance à tout vouloir dans l'instant, on donne des délais insoutenables qui génèrent un stress à tout individu soumis à ces délais, à cette pression constante ... pour des choses qui ne sont pas vitales.

La santé, le bien-être de chaque personne sont pour moi des priorités et je ne parle même pas de bonheur, mais juste de "basiques" que tout individu vivant à cette époque, dans une société (soit-disant) évoluée est en droit d'attendre.

Aucun et je dis bien AUCUN métier, aucun salaire ne vaut que vous fichiez votre santé en l'air, que vous vous négligiez, que vous négligiez ceux que vous aimez.

Si moi qui ai choisi consciemment mon métier, qui ai choisi mes heures de travail, qui ai du temps libre chaque jour que je peux utiliser à mon gré pour moi, pour travailler ou pour être avec les gens que j'aime, j'ai autant souffert de ces 3 semaines de bruit constant, du manque de sommeil et du stress engendré par le besoin de repos que je ne pouvais trouver alors que je n'ai de contraintes que d'assurer les cours aux horaires prévus, comment une personne qui fait un travail qu'elle n'aime pas forcément, à qui l'on impose des horaires insensés et des délais ridiculement courts pour effectuer une tâche, comment cette personne peut elle être bien et en bonne sante?

Il y a quelques années, je me disais que ça devait être normal, que ça devait être de l'ambition (chose qui m'est totalement inconnue) ou une volonté de réussir que je n'avais pas puisque je n'aimais pas ce que je faisais. J'admirais même les gens qui étaient capables de tout sacrifier pour une entreprise en me disant "ils ont trouvé leur vocation, c'est super".

Aujourd'hui, j'ai plutôt tendance à me demander si c'est une vocation ou s'ils sont pris dans l'engrenage sans s'en rendre compte.

Mais quel rapport avec la méditation?

Dans mes cours, je suis régulièrement confrontée à des personnes qui se trouvent en burn out plus ou moins profond et j'ai pu constater à quel point les effets sont dévastateurs tant sur le physique que sur le mental. (Si vous voulez en savoir plus ou si vous pensez être concerné(e), je vous conseille de lire Big Bad Burnout) Je vois à quel point ces personnes étaient impliquées dans ce qu'elles faisaient, sans même se rendre compte qu'elles avaient dépassé leurs propres limites. La société actuelle nous incite insidieusement ou non à le faire : objectifs à atteindre, impôts, besoins réels et créés, nous sommes en permanence en train de courir mais finalement courir où? Pourquoi? Vers quoi? La maladie? Le stress?

Le burnout n'est évidemment qu'un exemple parmi d'autres. Car la maladie (le mal-a-dit) est l'expression physique d'un mal être mental et de plus en plus de gens prennent conscience de ce qui provoque les maladies chez l'adulte.

Ma pratique quotidienne de méditation me permet de prendre du recul par rapport à un quantité de choses et je vous assure que quand vous vous demandez comment vous allez faire pour payer votre loyer et vos factures le mois prochain parce que vous savez qu'il n'y aura pas assez d'argent qui va rentrer, il y a de quoi ne pas dormir la nuit et pourtant j'ai réussi à survivre mentalement à des crises financières énormes sans que cela ait un impact sur mes cours, sur ma passion et surtout, sans que cela ait un impact sur les personnes qui viennent chercher de la sérénité dans mes cours.

La méditation me permet de relativiser nombre de mes problèmes, elle me permet aussi de prendre conscience de tous les signaux que m'envoient mon corps et mon mental quand il est temps que je prenne soin de moi car j'ai aussi tendance à en faire trop, à oublier de me protéger ... et puis, je me souviens que si je souhaite procurer sérénité et bien être aux personnes qui viennent suivre mes cours, je dois moi-même être bien, sereine et heureuse. Cela ne veut pas dire que je n'ai plus de problèmes, loin de là! Mais je choisis de ne pas les laisser prendre toute la place, je choisis de me focaliser dessus le temps de les régler et puis le reste du temps je m'efforce de ne pas y penser.

Si vous avez une pratique de méditation, vous savez de quoi je parle. Si vous n'en n'avez pas, peut être que la lecture de cet article éveillera votre intérêt pour cette pratique qui m'a rendue similaire à un roseau : je plie parfois sous la tempête mais je ne me brise plus.

Je terminerai en vous laissant méditer sur les paroles de la chanson "Everyday Robots" de Damon Albarn, sur son album éponyme qui m'est régulièrement revenue à l'esprit alors que j'écrivais cet article.

We are everyday robots on our phones In the process of getting home Looking like standing stones Out there on our own

We're everyday robots in control Or in the process of being sold Driving in adjacent cars 'Til you press restart

Everyday robots just touch thumbs Swimmin' in lingo they become Stricken in a status sea One more vacancy

For everyday robots getting old When our lips are cold Lookin' like standing stones

O

Ouut there on yoour own Out there on our own

Little robots in ringback tones In the process of getting home...


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